mardi 16 septembre 2008

DISCUSSION autour de l'entretien Tesson

La rédaction souhaite partager ses réflexions diverses et contradictoires sur les idées abordées par Charles Tesson dans cet entretien que nous avons publié dans notre premier numéro (page 58).

Nous avons préparé cet entretien ensemble, deux d'entre nous, Raphaël Clairefond et Sébastien Raulin, sont allés discuter avec Tesson. Mais certains d'entre nous voulaient revenir sur certains propos et faire part d'un point de vue critique.

C'est l'occasion d'inviter ici les lecteurs à participer à cet exercice de débat ouvert, comme nous l'avions annoncé sur ce blog.

3 commentaires:

Mounir a dit…

c'est cool

Anonyme a dit…

Lanterne magique

Rejouer l’histoire,
Refaire semblant,
Feu illusoire
D’un autre temps,

Lueur cruelle,
Clarté moqueuse,
Folle étincelle,
Triste et frileuse,

Machine à rêve,
Tu as bercé
La vie sans trêve
De nos aînés ;

Or, laisse-nous,
Las et inquiets,
Reprendre goût
Au monde épais !

http://www.llrlc.com

Anonyme a dit…

J'ai lu une grande partie de "l'entretien Tesson". Il est parfaitement déprimant. Je sais que les guerres intestines ont toujours, régulièrement, ressurgi aux Cahiers du Cinéma, entre Rohmer et Rivette déjà, alors... Mais ce qui change c'est qu'aujourd'hui les querelles d'intérêt occupent tout le champ. J'en avais déjà conscience, puisque, en gros, depuis 2000 la revue n'a plus rien à proposer. Mais le discours de C.T., maître d'oeuvre presque trop voyant du démantèlement idéologique de la revue, et qui le premier s'est tapé le "sale boulot", celui du fossoyeur en même temps que celui du ravaleur de façade, les propos de cet ancien rédacteur en chef sont tellement involontairement cyniques - à force d'être pragmatiques, ou "journalistiques", pour reprendre son expression - qu'ils en deviennent terrifiants. C.T. fut le Nettoyeur, celui qui précipita le changement d'ère des cahiers : un changement d'ère qui consistait d'abord en un changement d'objet. Il me semble que l'on est passé du cinéma tout court au "cinéma filmé", celui que dénonçait amèrement S.D. dans ses derniers écrits, justement à propos de Luc Besson (Nikita et Le Grand Bleu). C'était du reste une forme d'obsession dans son dernier écrit, recueil de son journal intime critique chez POL (mon livre de chevet). Il disait qu'on avait basculé dans un "après" non pas seulement du cinéma, mais de la pub. "On reconnaît, écrit Daney, le cinéma filmé au fait que les morceaux de cinéma(scènes, genres, citations) sont livrés avec émotion incorporée."Standards d'émotion", disait P.B. L'émotion n'est pas le résultat (aléatoire) de la scène, elle est le matérau de départ : par exemple, le moment où Nikita devenue belle est devant son ordinateur peut toucher mais par contiguïté à la pub et non par rapport au personnage et au récit." Depuis 1999 (donc juste avant l'arrivée de C.T., mais il est si commode d'arrondir à 2000) les cahiers, et bien sûr l'ensemble du monde des critiques de cinéma (il n'est que d'écouter "le cercle" sur canal + ou d'écouter "le masque" sur inter pour s'en convaincre) les cahiers sont passés à l'ère du "cinéma filmé".
En d'autres termes, il serait commode de dire qu'il n'y a plus de films... mais avouez que ce serait un peu facile, non ? Ce serait renoncer à la responsabilité critique.