vendredi 5 septembre 2008

EXTRAITS #1 (II)

Entretien avec Hamé, du groupe La Rumeur

Hamé est bien connu pour ses talents de rappeur au sein de La Rumeur, groupe "militant depuis le début", ainsi que l'affirme son partenaire en rime Ekoué dans un de leurs morceaux. Loin de toute promotion, le "franc-tireur" a eu la gentillesse de bien vouloir nous offrir un peu de son précieux temps pour discuter, sur le coin de la table d'un petit bistrot de quartier, de sa passion pour le cinéma et de ses projets cinématographiques à venir. Un œil sur le monde, l'autre dans le viseur de la caméra, Hamé garde, semble-t-il, toujours l'esprit en éveil…

[..]

- Tu me disais l'autre jour que tu avais quasiment totalement mis de côté la musique lorsque tu étais aux Etats-Unis…


Hamé : Oui, j'ai mis certaines choses un peu en suspens parce que c'était une année assez intensive, je devais m'adapter très rapidement à l'environnement ô combien instable. Ca part dans tous les sens, c'est New York, tu imagines bien le truc, avec un niveau extrêmement moyen en anglais et un degré de travail, une exigence haute. Il faut aller vite, s'adapter, vite, et puis travailler bien et rendre des trucs régulièrement comme ça, bam, bam. Tu fais avec ce qui vient, si tu as pas, tu fais avec autre chose, et vite tu le fais, je te jure ça c'est terrorisant, ça m'a mis dans des états, des fois tu as envie de décrocher. C'est de la pression, c'est comme ça que tu apprends. Tu es acculé, dans l'obligation de faire un truc, tu aimes a priori ce que tu dois faire mais tu es acculé et tu dois faire, peu importe, tu fais. Tu n'as pas de personnage, tu fais, j'en sais rien moi, l'histoire d'une feuille dont les pétales se fanent.. C'est des figures imposées, mais comme tout ce qui est imposé, ça se détourne, on t'encourage à les détourner, à les décliner sous n'importe quel angle. Ce qui est intéressant dans cette gestion de l'économie de moyens, c'est la pauvreté. Cette pauvreté de moyens, c'est que tu n'as que ta caméra, la lumière du jour c'est ton extérieur, ton light meter et puis c'est tout, éventuellement un assistant caméra. Moi j'aimais bien travailler en unité légère, caméra au poing..

- Pour te fixer des contraintes ?

H : Ouais, de toute façon les contraintes elles sont là. Tu as très peu de temps, et en très peu de temps tu dois rendre quelque chose qui soit conforme à ce qu'on t'a demandé. Tu dois vraiment être créatif, il faut vraiment que ça dépasse le niveau du simple exercice. Par exemple sur un de mes films, je devais avoir deux personnages, une sorte de scène de ménage dans le nord de Little Italy dans un appartement new-yorkais type avec les escaliers de secours en fer, un truc typique. Donc c'était planté là, je devais avoir deux personnages et finalement ils ne sont pas disponibles le premier jour et ils ne sont disponibles que le second jour, et j'ai absolument besoin de tourner les deux jours. Et donc j'ai dû remplacer mes personnages. Signifier leur présence sans son, muet. Signifier leur présence alors qu'ils sont absents. J'ai trouvé un truc quand même. C'est deux personnages qui se disputent, une dispute de couple qui finit par un meurtre. J'ai pu tourner le meurtre le lendemain mais tout l'amont, c'était trop tard, l'appartement je ne l'avais qu'une journée et donc j'ai fait autrement.

- Qu'as-tu fait, quel suspense ?!

[...]

(retrouvez la suite de l'entretien avec Hamé en page 40 du numéro un en ligne dès le vendredi 5 Septembre 2008)

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Interview intéressante même si elle est difficile à lire (quel est l'intérêt de retranscrire les "tu vois" ?).

"En revanche, nous
parlions de Truffaut tout à l'heure..."
Il me semble pas avoir lu Hamé s'exprimer sur Truffaut avant : erreur de ma part, d'Hamé ou de retranscription ?

(ps : il y a une phrase qui se répète sur la fin de l'interview)

JM a dit…

Hello,

Retranscrire les "tu vois", c'est une façon de laisser entendre au creux de la parole de Hamé, quelque chose de proche entre le parlé de Hamé et l'habitude très anglo-saxonne du "you know". J'ai trouvé cela intéressant dans la mesure où Hamé évoque longuement son expérience états-unienne.

Hamé a évoqué Truffaut lorsque le micro n'était pas encore branché pour me dire que c'était quelqu'un qu'il respectait beaucoup en tant que critique. Qui était capable de s'adresser à tous dans ses textes etq ui avait réellement la passion du cinéma et la pratiquait en passeur. Son entretien avec Hitchcock représente, pour Hamé, un grand moment de la critique de cinéma contemporaine.

Merci de signaler la coquille.

à+

Mounir a dit…

je trouve l'interview très intéressante, mais un peu décousue.